dimanche 11 novembre 2012

Troisième humanité

Titre : La troisième humanité
Auteur : Bernard Werber
Edition : Albin Michel

En direct du Grand Nord, une chronique écrite par mon ami Pingouin Cook qui en plus de cuisiner se met aussi à lire...
Un roman que je n'ai pas encore lu, Bernard Weber n'est pas un auteur que je connais, mais cette critique me permet de découvrir un univers qui me tente bien, même si il est hors de question que je lise son roman phare "les fourmis"...pas possible avec un titre pareil.

Je laisse la parole au Pingouin Lecteur :

"Voilà,
 Dernière page bouclée, dernière ligne lue et je suis déjà derrière mon clavier pour donner mon avis : deux possibilités donc, j'ai aimé (beaucoup) ou j'ai détesté (énormément) mais en tout cas, une chose est sûre, je n'ai pas été insensible à ce nouveau roman de Bernard Werber,  auteur de prospective sociale science-fictionnesque anticipative française (touche à tout de l'imaginaire pour parler plus simplement....).
Alors? Alors rien du tout ! Vous lirez jusqu'au bout pour savoir, non mais !

D'abord, j'entretiens avec cet auteur une relation de lecture à peu près aussi complexe qu'avec JJ Abrams (pour ceux qui rentreraient d'un long trekking de 15 ans au Népal ou d'une Surboum sur la face cachée de la lune, je rappelle que JJ Abrams c'est "Lost", "Alias", "Fringe" à la télé et "Mission impossible 3", "Une virée en enfer", "Cloverfield", le reboot de "Star Trek" et "Super 8" au cinéma.
Donc Werber et JJ Abrams  suscitent chez moi des réactions assez proches ; je trouve que les deux sont des concepteurs d'univers excellents, que les deux ont un style narratif reconnaissable et souvent incisif, et que les deux.... feraient bien parfois de ne pas trop tirer à la ligne pour répondre au souhait de leur éditeur/maison de prod !
 Pour faire clair : des superbes premiers tomes/saisons/films, et des suites moins indispensables..... voir inutiles. Les deux sont des créateurs doués, mais les deux ont tendance à ne pas savoir stopper l'histoire suffisamment tôt pour qu'elle conserve sa puissance initiale.
 Chez Werber, pour en revenir à lui, cela donne 
-des ouvrages qui tiennent du pur bijou ciselé (les 3 fourmis, les thanatonautes pour ne parler que des meilleurs à mon sens et que la créatrice et responsable de ce blog ferait bien de lire FISSA avec tout le respect et l'amitié que je lui porte...), 
- des ouvrages qui passée l'idée originale, auraient été de très bonnes nouvelles mais ne tiennent pas la distance d'un roman (le papillon des étoiles ),
- des suites qui n'étaient pas franchement nécessaires.
 Et "Troisième humanité" dans tout ça ? Et bien un indice : c'est un tome 1..... d'une nouvelle idée !
 Donc excellent !

Bernard Werber livre là un roman qui a une densité stable de bout en bout, peut être parce que, par rapport aux derniers que j'ai pu lire, il a injecté une proportion encore plus grande d'analyse de notre société actuelle. Au delà de la transposition qui est une des méthodes les plus employée en SF, on se trouve là face à un roman d'anticipation géopolitique, quasiment journalistique. Et avantage de Werber, suffisamment simple d'accès pour des bas du front comme moi !
 Toutes les peurs actuelles sur les risques de l'évolution de l'homme sont abordées, plus ou moins profondément, de l'écologie, au militarisme, consumérisme, fanatisme religieux, place de l'informatique et dépendance technologie de l'homme. Autour de cette trame très réaliste, Werber construit une histoire archéologique de l'homme qui lui permet de livrer une mythologie inter-religieuse savoureuse en s'appuyant sur des données d'histoire des religions qu'on espère vraies.
 Et enfin, le roman est aussi une réflexion classique mais efficace sur la place de la science, les limites de la création scientifique, et le rapport du scientifique avec son invention. Tout cela bien sûr intégré dans une bien bonne histoire vivante et agréable à lire sur l'apparition potentielle de nos "successeuses"....
Voilà sur le fond, sans "spoiler" les futurs lecteurs. Pour la forme, c'est comme d'habitude, selon moi : du tout bon, j'adore le style de cet écrivain : plusieurs narrations parallèles imbriquées, des alternances rapides d'une trame à l'autre, des respirations régulières via l'encyclopédie du savoir relatif, tout ça se lit facilement de deux ou trois grosses traites si le coeur vous en dit et sans écoeurement, mais supporte aussi d'être "picoré" 10 pages par 10 pages dans le métro sans perdre l'intensité de la lecture.
Si le tome deux, en cours écriture, est à la hauteur du premier, promis, je ne comparerai plus jamais B. Werber et JJ Abrams !"

4 commentaires:

  1. Super chronique !
    De B.Werber j'ai lu Le livre du voyage qui m'avait complètement transporté, qui reste bien en mémoire, fait travailler l'imagination...

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    1. Plus qu'à lire celui là, je crois que je vais m'y mettre aussi ;) .

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  2. Si tu veux commencer du Werber, je ne peux que conseiller le cycle des anges avec "Les Thanatonautes" et "L'empire des anges", qui sont pour moi les deux meilleurs de ces romans. :)

    Poulette Grillée

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    1. Tiens, bonjour la miss. J'ai réservé les thanatonautes à la médiathèque et vu la pression ambiante...je m'y mets dès que je le reçois ;).

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